Les personnes âgées entrent en EHPAD de plus en plus tard mais avec des pathologies multiples.
De nos jours, l’âge moyen des résidents en EHPAD est de 84 ans et en moyenne, la durée du séjour est inférieure à 3 ans. Pendant toute la durée du séjour, l’équipe pluridisciplinaire prendra en charge la personne dans sa globalité et répondra à ses besoins.
Un projet personnalisé sera mis en place avec un accompagnement de vie et de fin de vie. Selon l’INSEE, les résidents décèdent en moyenne à 89 ans en EHPAD. L’équipe de l’établissement est donc confrontée régulièrement à la fin de vie des résidents et à la mort.
L’accompagnement de fin de vie… une nécessité solidaire
L’accompagnement de fin de vie en EHPAD est un droit des résidents.
Mais il s’agit également d’un devoir pour l’équipe pluridisciplinaire de l’institution. Ce devoir est inscrit :
● dans le projet d’établissement qui gardera les résidents jusqu’au bout
● dans le projet de soins personnalisé.
Cette nécessité requiert :
● une volonté de la Direction de diffuser la culture palliative au sein de l’établissement,
● une équipe pluridisciplinaire formée,
● des savoirs et des connaissances remises à jour régulièrement
● un travail en équipe (à l’interne) et en réseau (à l’externe).
L’accompagnement de fin de vie des résidents ne peut se faire que si les aidants familiaux sont associés à cette démarche.
Et au terme de la vie du résident, un accompagnement du deuil sera nécessaire pour les proches, les aidants professionnels mais également pour les autres résidents.
Les accompagnants participent à la solidarité vis-à-vis des personnes malades.
L’accompagnement de fin de vie… également une obligation
Tous les établissements accueillant des personnes âgées dépendantes ont l’obligation de construire un projet d’établissement dans lequel est inscrit un projet d’accompagnement de fin de vie.
La Haute Autorité de Santé édite régulièrement des recommandations liées à ce sujet.
Les EHPAD ont l’obligation de former et de diffuser une culture des soins palliatifs depuis la loi du 9 juin 1999. Cette loi définit les soins palliatifs comme un droit et vise l’accès aux soins palliatifs à tous les patients.
La loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades a permis d’améliorer la qualité du système de santé et notamment d’inscrire, dans la loi, le soulagement de la douleur.
Enfin les lois les plus importantes, la loi Léonetti de 2005 et la loi Claeys Léonetti de 2016, ont permis de confirmer les droits des malades en fin de vie comme :
● les directives anticipées,
● la personne de confiance,
● l’interdiction de l’acharnement thérapeutique ou l’obstination déraisonnable,
● l’arrêt des traitements à la demande du patient (procédure d’arrêt ou limitation des traitements),
● la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès.
Mais surtout un devoir d’humanité ou le principe de non-abandon
Pour répondre au devoir d’humanité, les EHPAD signent des conventions de partenariats avec des associations bénévoles dont la mission spécifique est l’accompagnement de fin de vie.
Le bénévolat d’accompagnement de fin de vie en EHPAD est inscrit dans le projet d’établissement et permet de dire aux résidents :
● qu’ils existent jusqu’au bout,
● qu’ils sont reconnus en tant que personne,
● qu’ils sont écoutés,
● que la société prend soin d’eux.
Les bénévoles écoutent les résidents sans aucun jugement et sans aucune interprétation.
Ils répondent à une solitude inacceptable des résidents face à la fin de vie et réitèrent le principe de non-abandon.
Les résidents ne sont pas des numéros, ils ont tous une histoire de vie qui continue au sein de l’EHPAD et leur dignité doit être conservée.
Répondre à l’accompagnement de fin de vie d’un résident est un devoir d’humanité aussi bien pour les aidants professionnels que pour les bénévoles d’accompagnement.
Et pour remplir ce devoir d’humanité, la formation initiale et continue est indispensable. Désormais, nous pouvons nous questionner sur le manque d’accompagnement de fin de vie et la solitude des proches…
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