La prise en charge d’un résident en EHPAD commence par la connaissance de son histoire. La personne âgée qui entre en institution gériatrique est avant tout une personne avec une vie bien remplie et une personnalité.

Pour mieux l’accompagner, les professionnels de l’EHPAD apprennent à connaître son histoire de vie. La personne âgée, mais également ses proches (familles, amis …), seront sollicités pour raconter des évènements de cette vie et surtout les évènements liés à la perte d’autonomie qui ont mené à l’entrée en EHPAD.

La découverte du résident par l’écoute active et bienveillante

Pour connaître l’histoire de vie du nouveau résident, les professionnels de l’institution gériatrique savent que la notion de temps est cruciale afin que l’écoute soit de qualité.

Les questions sont importantes, mais certaines questions sont difficiles et certaines réponses le sont également. À l’entrée en EHPAD, toute l’équipe écoutera le nouveau résident pour comprendre ses besoins fondamentaux et y répondre.

Cependant, il faut accepter qu’au début et même quelquefois pendant plusieurs semaines après l’admission, certaines personnes âgées :

● ne pourront pas répondre aux questions de l’équipe pluridisciplinaire,
● répondront de manière évasive,
● ou donneront peut-être des renseignements erronés.

Certaines réponses seront mêmes différentes entre le résident et ses proches. Aucune réponse ne sera fausse, elles dépendront du vécu de chacun. L’écoute active permettra d’accueillir toutes ces réponses différentes sans aucun jugement.

L’équipe restera toujours à l’écoute du résident et des proches pour améliorer l’accompagnement de la personne âgée dépendante. Il en est de même pour les bénévoles d’accompagnement.

droit de savoir écoute

Le droit de savoir pour les professionnels et le droit de se taire pour le résident

En EHPAD, pour mieux accompagner les résidents, les professionnels de l’institution attendent des réponses à leurs questions pour mieux répondre aux besoins de la personne âgée dépendante.

Le droit de savoir

Plus les aidants professionnels connaîtront l’histoire de vie de leur résident, meilleure sera la qualité du projet de vie.

Ce droit de savoir peut s’entendre pour recueillir des informations sur les habitudes du résident :

● ce qu’il aime,
● ce qu’il n’apprécie pas,
● ses goûts,
● et ses envies.

Tout connaître du résident n’est pas une obligation. Toutes les informations recueillies seront couvertes par le secret professionnel. Le recueil des informations doit permettre de pouvoir apporter quelque chose à la construction du projet de vie du résident et ne doit pas répondre à la curiosité de l’équipe pluridisciplinaire.

Le droit de se taire

Le droit de se taire pour le résident peut également s’entendre et il faudra construire un lien de confiance avec le résident et ses proches pour obtenir des informations sur son histoire de vie.

Dans de nombreux cas, les professionnels ne savent pas tout du résident mais il n’est pas nécessaire de tout connaître pour « une bonne prise en charge » de la personne âgée dépendante.

Chaque individu a le droit de se taire, de conserver secrète son histoire de vie. Le professionnel de santé ou le bénévole d’accompagnement est tenu d’accueillir aussi bien la parole que le silence et de l’accepter.

Dans l’accompagnement, le droit de savoir ne s’oppose pas au droit de se taire.

L’accompagnement de vie et de fin de vie de la personne âgée dépendante en EHPAD peut apparaître comme un exercice difficile entre le droit de savoir pour répondre aux besoins et le droit de se taire pour préserver son histoire de vie.

A propos de l'auteur

Devenue formatrice en accompagnement de fin de vie pour accompagner mon meilleur ami malade dans ses derniers moments de vie, je me suis rendu compte qu'il était difficile d'oser parler de la fin de vie que ce soit : pour les malades, pour les proches, pour les aidants professionnels. A travers ce blog, je souhaite aborder tous les sujets liés à la fin de vie sans tabou. L'idée ? Que chacun puisse trouver les informations dont il a besoin, mesurer l'importance de ses décisions, parler plus facilement de ces sujets qui font peur, mieux vivre l'accompagnement de fin de vie.

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